Il existe aujourd’hui 4 marques NF concernant les équipements de la cuisine et de la salle de bain:
• la marque NF Robinetterie Sanitaire
• la marque NF Appareils Sanitaires
• la marque NF Composants Sanitaires
• la marque NF Abattants de WC
La marque NF Robinetterie sanitaire : exemple des robinets mélangeurs et mitigeurs
— LA MARQUE ROBINETTERIE SANITAIRE
La marque de certification NF Robinetterie sanitaire repose sur le schéma général :
• vérification du respect des exigences du référentiel lors d’essais réalisés par un laboratoire indépendant sur des produits prélevés chez le fabricant
• contrôle du système qualité mis en place par le fabricant lors d’un audit du site de production.
Comme pour la plupart des appareils de robinetterie, le référentiel de la marque NF Robinetterie sanitaire (NF 077) comprend des essais et des contrôles relatifs à :
• la qualité des matériaux utilisés :
– conformité à la réglementation (ACS)
– conformité aux normes
– résistance à la corrosion
– qualité du revêtement
• caractéristiques dimensionnelles
• caractéristiques mécaniques
– résistance mécanique du corps à la pression
– endurance : variations de pression (pulsations) et endurance mécanique
Ces essais sont complétés par des essais propres à la robinetterie sanitaire, qui sont essentiellement liés à des critères de sécurité, d’économie et de confort. Les préoccupations
liées au développement durable sont de plus en plus intégrées dans l’élaboration de ces critères (liés à l’usage mais aussi à la technologie).
Pour un même usage, par exemple l’alimentation d’une douche, il existe plusieurs types de robinetteries correspondant à des technologies et à des performances différentes.
On pourra trouver par exemple un robinet mélangeur, un mitigeur mécanique, un mitigeur thermostatique, un robinet électronique ou, dans certaines installations collectives un
robinet à ouverture et/ou fermeture automatique.
Le référentiel de certification contient des exigences liées à l’usage telles que le débit, l’acoustique et d’autres liées à la technologie du produit. On estime en effet que l’utilisateur
qui a porté son choix sur une technologie (par exemple thermostatique) est en droit d’obtenir les performances propres à cette technologie (constance de la température, sécurité
anti-brûlure, etc.).
Contrairement à d’autres produits de la construction, le robinet sanitaire est un produit utilisé et manipulé quotidiennement par tous les occupants du logement. L’ergonomie du produit, la sécurité d’usage et les performances sont prises en compte dans la certification.
Ci-après quelques exemples de caractéristiques mesurées lors des essais de certification et leur traduction en besoins ou en qualités recherchés par l’utilisateur. Pour éviter
une trop grande dispersion, l’analyse est limitée aux produits les plus utilisés actuellement, à savoir les mitigeurs mécaniques et thermostatiques pour douche ou baignoire.
— MITIGEURS MÉCANIQUES ET THERMOSTATIQUES POUR DOUCHE OU BAIGNOIRE
Critères liés au confort:
Le débit
La fonction première d’un robinet est de fournir de l’eau à un débit adapté à l’usage. Pour remplir une baignoire, on choisira un robinet ayant un débit important pour réduire les temps
de remplissage : pour alimenter une douche, le robinet devra avoir un débit ni trop important pour éviter les éclaboussures et les désagréments liés à un jet trop puissant, ni trop faible pour ne pas dégrader les possibilités de rinçage.
Le bruit
Un robinet qui coule fait du bruit. Ceci est inévitable. Le bruit généré se décompose en deux types d’émission. Un bruit aérien direct émis dans le local où se trouve le robinet, un bruit
transmis par les canalisations se propageant tout le long du réseau. Le bruit aérien n’est pas pris en compte dans la certification, on estime en effet que ce bruit ne gêne pas l’utilisateur. Par contre, le bruit transmis peut se révéler gênant, surtout la nuit, car il peut se propager d’un logement à un autre et ainsi réveiller certaines personnes. La classe acoustique d’un robinet concerne ce bruit.
L’ergonomie
On mesure l’ergonomie d’un robinet en évaluant la possibilité et la facilité de régler la température et le débit désirés.
Pour ce faire, on utilise 3 critères qui sont la sensibilité, la fidélité et l’effort de manoeuvre :
• Sensibilité
La sensibilité consiste à mesurer le déplacement (de la manette pour un mitigeur mécanique ou du volant pour un mitigeur thermostatique) permettant d’avoir une variation de température donnée. Pour les mitigeurs thermostatiques par exemple, on demande un déplacement minimum de 12 mm pour passer de 36 à 40°C. Plus ce déplacement est important,
plus la température sera facile à régler. Il faut savoir que le corps humain est sensible à des variations de températures très faibles.
• Fidélité
C’est également une caractéristique permettant d’appréhender la facilité de réglage de la température. Cette caractéristique, que l’on appelle parfois hystérésis, représente l’écart de
température pour une même position de la manette ou du volant lorsque l’on déplace cet organe de réglage du froid vers le chaud ou du chaud vers le froid. Plus cette valeur est
grande, plus la température est difficile à régler précisément. Ce phénomène d’hystérésis est dû principalement aux jeux qui peuvent exister dans les différentes liaisons entre toutes
les pièces qui composent le robinet.
• Effort de manoeuvre
Les organes de commande des mitigeurs, qu’ils soient mécaniques ou thermostatiques, doivent pouvoir être réglés facilement, sans effort excessif. Les règles de certification prévoient des valeurs maximales pour ceux-ci.
Critères liés à la santé et à la sécurité
Qualité des matériaux
Comme indiqué précédemment, ce point est commun à l’ensemble des appareils de robinetterie. Il consiste à s’assurer que les matériaux en contact avec l’eau potable sont conformes à la réglementation sanitaire issue du Code de la Santé Publique. L’aspect résistance à la corrosion de ces matériaux est également pris en compte.
Protection antipollution
Chaque appareil ou équipement raccordé sur un réseau ne doit pas être susceptible de provoquer des retours d’eau.
C’est également le cas pour la robinetterie sanitaire.
Les points sensibles vis-à-vis de ce risque sont :
• la garde d’air entre la sortie du robinet et le niveau maximum de l’eau pouvant être contenue dans l’appareil sanitaire correspondant ;
• la non intercommunication entre l’eau chaude et l’eau froide ;
• la non possibilité de retour d’eau en provenance de la baignoire par exemple par une alimentation immergée (alimentation par le trop plein ou douchette immergée dans la baignoire).
Tous ces risques sont analysés et des contrôles dimensionnels ou des vérifications de la mise en place de dispositifs anti-retour adaptés sont effectués.
Les brûlures
Une eau à 60°C peut provoquer des brûlures au 3ème degré au bout de 7 secondes chez un adulte. Une réglementation de 2005 limite la température au point de puisage dans la salle
de bain en toute circonstance à 50°C.
Vis-à-vis des risques de brûlures, la robinetterie sanitaire peut être impliquée de plusieurs façons. Elle peut avoir un rôle de protection en assumant elle-même la fonction de limitation
de température, cela peut être le cas des mitigeurs thermostatiques. Elle peut au contraire augmenter le risque de brûlure si elle est susceptible de provoquer des variations de
température par une mauvaise stabilité de réglage. Ces deux aspects sont pris en compte dans les référentiels de certification.
• Les mitigeurs thermostatiques
La fonction du mitigeur thermostatique est de maintenir l’eau à une température préréglée. C’est avant tout une fonction de confort. Quelles que soient les perturbations de pression,
de débit ou de température d’alimentation, on s’assure que la température de l’eau en sortie du mitigeur reste constante ou du moins ne s’éloigne pas trop de la température préréglée.
C’est aussi une fonction de sécurité puisque l’on vérifie que les réglages soient tels qu’on ne puisse jamais dépasser une température de 50°C, quelles que soient les perturbations
énumérées précédemment, mais aussi qu’en cas de coupure de l’alimentation en eau froide, le mitigeur se ferme automatiquement.
• Les mitigeurs mécaniques
Ces mitigeurs n’ont pas de fonction sécurité anti-brûlure.
Toutefois, il existe un essai de vérification de la constance de température lorsque l’on fait varier le débit. Cet essai a pour objectif de s’assurer que la température de l’eau ne varie pas
trop par rapport à la température initiale et ne risque donc pas de provoquer des brûlures.
L’étanchéité
Le propre d’un appareil de robinetterie est bien sûr d’être étanche. Ceci est vérifié par de nombreux essais d’étanchéité du corps, d’étanchéité de l’obturateur, etc. Les coups de bélier
qui sont parfois générés dans une installation peuvent provoquer des dégradations dans les systèmes de fermeture et d’étanchéité des robinets et être à l’origine de dégâts des eaux.
Pour s’assurer de leur résistance à ces sollicitations, il est prévu dans le référentiel de certification un essai de tenues aux pressions alternées simulant ces coups de bélier.
Critères économiques
Les aspects économiques peuvent être étudiés sous deux angles, la durabilité et l’usage.
La durabilité
Tous les robinets certifiés NF ont subi plusieurs essais pour s’assurer de leur qualité, leur robustesse et permettant d’escompter une durée de vie d’au moins 10 ans.
Les essais réalisés sont :
• des essais de résistance :
– résistance à la pression ;
– résistance mécanique de l’organe de manoeuvre ;
• des essais d’endurance :
– endurance de l’organe de manoeuvre ;
– endurance de l’inverseur ;
– endurance du bec orientable ;
• des essais de qualité des revêtements.
Le référentiel de certification exige également que les flexibles de raccordement utilisés soient titulaires de la marque CST Bat
L’usage
Economiser l’eau et l’énergie est une préoccupation de plus en plus importante. Cette réduction de consommation peut être motivée par une volonté de mieux gérer les ressources
disponibles ou par un objectif d’économie monétaire.
Le premier moyen d’économiser l’eau est de supprimer les fuites. Un simple goutte à goutte peut conduire à une surconsommation, donc une surfacturation de plusieurs dizaines d’euros par an. Les contrôles réalisés sur les robinets certifiés (étanchéité, résistance à la pression, résistance aux coups de bélier, endurance) réduisent fortement les risques de fuite tout au long de la vie du produit.
Certains produits sont par conception plus économes en eau et en énergie. C’est le cas des mitigeurs thermostatiques et, dans une moindre mesure, des mitigeurs mécaniques qui
permettent de régler plus facilement la température et/ou de retrouver plus rapidement un réglage limitant ainsi le temps d’écoulement avant utilisation. D’autres sont dotés
d’équipements complémentaires tels que des butées de limitation de débit ou de température. Dans tous les cas, le référentiel de certification a prévu les moyens de vérifier
l’efficacité de ces dispositifs.
La marque NF est donc un moyen de s’assurer que les performances environnementales annoncées par les fabricants ne sont pas usurpées.
Comment connaître les performances des produits ?
La marque NF Robinetterie Sanitaire est matérialisée par la présence du logo sur le produit, l’emballage et la documentation. Ceci traduit un certain niveau de qualité mais
ne donne pas d’informations précises sur les performances réelles du produit.
Certaines caractéristiques ne sont pas modulables. Ce sont en particulier celles qui relèvent de la sécurité du bâtiment ou de l’utilisateur. Pour ces caractéristiques, un produit est soit conforme, soit non conforme. Il n’y a pas de gradations.
Dans ce cas, la seule présence du logo NF est suffisante pour rassurer l’utilisateur ou le prescripteur.
Par contre, il y a des caractéristiques qui sont liées à l’usage et à l’utilisation du produit. On imagine très bien qu’on ne choisira pas sur les mêmes critères un robinet de lavabo
selon qu’il est installé sur une aire d’autoroute, dans un hôtel, dans de l’habitat collectif ou individuel. Le prescripteur peut, dans ce cas, orienter son choix en fonction des caractéristiques qui lui semblent prépondérantes.
C’est la raison pour laquelle des classements d’usage viennent compléter la certification NF.
— LES CLASSEMENTS DES ROBINETS MÉLANGEURS ET MITIGEURS
Le classement acoustique
Les normes de robinetterie sanitaire imposent que le classement acoustique des robinets (mélangeurs, mitigeurs mécaniques et thermostatiques, etc.) figure de manière permanente sur chaque produit.
Avant tout, il faut savoir ce que l’on “entend” par caractéristique acoustique de la robinetterie. Le bruit important (indésirable) (1) n’est pas le bruit qu’entend l’utilisateur lorsqu’il se sert du robinet (du moins dans une certaine mesure), mais le bruit qui peut être transmis, via les canalisations et les parois, dans les pièces ou les logements voisins et qui risque de déranger les autres occupants. Il s’agit donc d’un bruit transmis et non pas d’un bruit direct.
La mesure en laboratoire du bruit d’un robinet ne se fait donc pas dans la pièce où se trouve ce robinet mais dans un pièce voisine. Bien sûr, les caractéristiques de cette pièce (chambre
de mesure) sont parfaitement définies de même que les conditions de fixation et d’utilisation du robinet.
Tout ceci est défini dans une norme internationale, ce qui permet d’avoir des mesures précises et reproductibles.
Le classement acoustique comprend 2 informations :
• la classe acoustique I ou II ;
• la classe de débit Z, A, S, B, C ou D.
Le bruit émis et transmis par le robinet est exprimé en dB(A) (décibel). Afin de s’affranchir de certains paramètres liés à l’environnement du laboratoire(2) pouvant parfois influencer
les mesures, le résultat acoustique (appelé Lap) est exprimé en comparant le bruit mesuré au bruit émis par un générateur étalon qui fournit une référence fixe.
Un robinet est d’autant plus bruyant que le Lap est élevé.
La classe acoustique est déterminée de la façon suivante :
Classe I – Lap ≤ 20 dB(A),
Classe II – 20dB(A) < Lap ≤ 30 dB(A),
Non classé – Lap > 30 dB(A).
Mais le bruit émis par le robinet dépend également du débit de celui-ci et le débit dépend de la classe de l’aérateur qui est monté dessus.
En fonction du débit, les aérateurs sont classés de la manière suivante :
Un robinet marqué IA est donc un robinet qui a obtenu le groupe I équipé d’un aérateur de classe A. Lorsqu’il y a 2 lettres (par exemple IC/A), cela correspond à des robinets ayant 2
sorties (bain-douche par ex), la première lettre correspond à la sortie bain, la seconde à la sortie douche.
Les performances acoustiques du robinet, qui doivent être marquées sur le corps de celui-ci, ne peuvent être obtenues que si la classe de l’aérateur monté correspond à la classe
indiquée dans le marquage. Un robinet classé IB doit être utilisé avec un aérateur B. Monter un aérateur de classe supérieure (C ou D) dégraderait les performances acoustiques
et le produit n’appartiendrait peut être plus au groupe I.
Par contre, pour des raisons d’économie d’eau, il est possible de monter un aérateur de classe inférieure qui ne déclasserait pas le produit d’un point de vue acoustique.
Il faut toutefois s’assurer que le débit reste suffisant pour ne pas conduire à un mécontentement de l’utilisateur.
Les classements d’usage Un même robinet peut être installé dans des endroits différents pour des usages différents. Certaines performances du robinet doivent être adaptées à l’usage et à l’utilisation de celui-ci.
Les sollicitations et les exigences seront différentes dans une aire d’autoroute, dans un hôtel, dans de l’habitat collectif ou individuel, dans le tertiaire, etc.. Le prescripteur peut dans ce cas orienter son choix en fonction des caractéristiques qui lui semblent prépondérantes. Ces classements, qui viennent en complément de la marque NF, sont facultatifs.
CLASSE DÉBIT (L/MIN)
Z 7,5 ≤ q ≤ 9
A 13,5 ≤ q ≤ 0,15
S 18 ≤ q ≤ 20
B 22,8 ≤ q ≤ 25,2
C 27 ≤ q ≤ 30
D 34,8 ≤ q ≤ 37,8